Angelo Romero
Penser à autre chose [SOLO] Dim 21 Fév - 19:22
Penser à autre chose
Jeudi 21 février 2222
Jeudi 21 février 2222
Douleurs, cauchemars, fatigue, énervement… J'ai l'impression de me sentir oppressé par tout ce qui m'arrive dans ma vie. Je ne peux pas dire que ma vie soit bien palpitante. Même au sein du gang, je ne vis pas de grandes aventures comme je l'avais imaginé. Les raisons ne me sont pas inconnues. Impossible que je ne les connaisse pas puisqu'elles concernent ma santé. Celle qui défaille bien trop régulièrement à mon goût. Un vestige maudit de mon passé. Ce même qui fait de moi une loque, qui m'empêche de vivre comme je le souhaite ou même qui décide que je vaux moins que certaines personnes. Je me rappelle encore cette personne qui m'a appris à jouer à des jeux. L'expérience n'était pas des plus joyeuses, mais je me rappelle surtout de la personne qui s'est occupée de moi. Un homme pas beaucoup plus vieux que moi si j'en crois l'impression qu'il m'a donné mais qui pète plus haut que son cul en prenant les autres de haut comme s'il était plus intelligent que les autres. L'idée de le prendre par la peau du cul pour le ramener au milieu des gangs et le laisser se débrouiller sans une once d'explication me démange encore alors que ça doit faire maintenant un petit moment que je ne l'ai pas revu. Je me demande s'il va changer…
En parlant de temerario, il y a aussi mon colocataire. J'ai l'impression qu'il est constamment sur mon dos. J'ai beau savoir que c'est parce que je suis un Chivato et que ma santé ne me permet pas de rester pleinement seul, je ne supporte pas d'être traité comme un gosse et couvé comme un oisillon à peine sorti de l'œuf. Sérieusement, je n'ai pas quitté l'orphelinat pour qu'on me prenne encore pour un simple gamin ! J'ai rejoint le gang pour être libre, gagner ma vie, voire du monde et vivre plus longtemps. La Garuña est sans doute le meilleur moyen pour moi de rallonger mon espérance de vie étant donné qu'ils ont accès à des médicaments. Nous en produisons aussi. Et comme je n'aurais jamais assez d'argent pour aller régulièrement dans les hôpitaux des Plateaux, autant mettre toutes mes chances de mon côté en travaillant pour eux. Mais… j'étais vraiment obligé d'avoir une mère poule masculine pour veiller sur moi ?! Non mais sérieusement ! Ce matin encore il était là, à me demander ce que j'allais faire de ma journée. Genre il faut qu'il sache absolument où je compte aller pour savoir où me chercher si jamais je ne reviens pas de la nuit, que j'ai un pépin. Je n'aime pas faire des projets comme ça, même si je peux potentiellement essayer de comprendre ce qu'il veut me dire. Je veux être libre !
Du coup, ce matin, nous avons eu une violente dispute pendant laquelle j'en suis venu à hurler en espagnol ce que je pense de ce quotidien étouffant et de son caractère beaucoup trop strict. Des mots que je suis certain de regretter par la suite mais qui m'échappent sur le coup. J'ai juste envie de le frapper jusqu'à ce qu'il décide de me lâcher la grappe un moment. Par respect que j'ai pour mon aîné, je n'en fais rien. J'ai surtout besoin de me retrouver seul. De m'enfermer dans ma bulle un moment. Alors, quand je sens que tout ça va dégénérer plus que nous le voulons, je mets mes chaussures, un manteau gris qui ressemble à une veste avec une capuche noire, et sort dehors. J'ai quelques billets dans une des poches de mon jean. Ce dernier n'est pas troué mais n'est pas neuf non plus. Parfait pour ce que je veux faire quelque temps dans le froid de l'hiver. Je ne préviens personne, pas même mes quelques potes. Je ne veux voir personne. Je ne veux parler avec personne. J'ai besoin de solitude pour me calmer et me ressourcer.
Le froid ne m'atteint pas malgré que mon manteau soit ouvert : en plus de celui-ci et se mon tee-shirt blanc à col en v, j'ai mis un gilet clair. Je devrais mieux couvrir mon cou sans doute, mais je me sens si énervé que j'ai beaucoup trop chaud. Si je transpire sans laisser le froid passer, je vais grelotter et il en est hors de question. En marchant en direction des terrains vagues, je mets mes mains dans mes poches. J'en trouve à l'intérieur un vieux billet dont je ne me rappelle plus l'utilité, quelques cachets d'urgence dans un sachet plastique et, dans l'autre, un bonnet noir que je place sur ma tête histoire de couvrir un peu mes oreilles. Je sais que je vais avoir pas mal de trotte à faire avant de parvenir à cet endroit que je vise pour la chercher. Je commence d'ailleurs à me demander si je ne devrais pas louer un Chocobo pour m'aider à faire cette longue distance. Je déteste ces saloperies d'oiseaux ! Ils ont mauvais caractère et ils me supportent autant que je les aime. Autant dire que l'affinité que j'ai avec eux est plus proche du néant qu'autre chose.
Je décide finalement de ne pas le faire, tant pis pour le temps que je mettrai avant d'arriver à destination. C'est long. C'est chiant. Mais cela me permet de réfléchir. A mon passé, mon avenir, mes relations. Je rage énormément, il ne faut pas se le cacher. Je ne compte même plus le nombre de cailloux dans lequel je shoot violemment sans faire attention aux éventuels obstacles dans lesquels ils pourraient atterrir. J'en viens donc à faire râler de parfaits inconnus et des bestioles qui passaient dans le coin sans rien demander à personne. Je n'en ai cure. Peu importe leur souffrance juste à cause de pauvres cailloux. Ce n'est pas ça qui va les tuer quand même ! C'est ce que je pense sur le coup avant de les oublier, tout simplement. J'en ai tout simplement assez de faire attention à ce qui m'entoure de manière constante. Puis si je viens à m'attarder sur chaque détail que je croise, je n'arriverait jamais au secteur trois.
C'est déjà midi passé quand un homme m'interpelle alors que je balance encore rageusement ses cailloux qui traînent sur mon passage. Je ne l'entends pas tout de suite. C'est quand il me crie dessus que je lui réponds sur la même intonation. Il me sourit alors en prétendant que j'étais bien jeune pour être dur de la feuille, ce à quoi je lui réponds avec hargne :
Ce qu'il ne fait pas. Assit sur un Chocobo qui me donne l'impression de se moquer de moi, il se met à me faire de nouvelles leçons de morale que je n'écoute presque pas. Je suis persuadé que je vais l'agacer et qu'il va me poser quelques problèmes. Pourtant, il n'en est absolument rien. Au contraire, toujours armé d'une bonne humeur contrastant avec mon envie d'en découdre avec tout le monde, il me propose de monter avec lui pour me déposer quelque part. Au début, il a l'air de ne pas trop vouloir me forcer la main, jusqu'à ce que je lui apprenne ma destination à sa demande. Là, il est comme paniqué et tient à m'accompagner malgré mes multiples refus. J'ai même beau lui annoncer que je ne montrerais jamais sur son oiseau de malheur, il ne me laisse pas le choix. Je ne sais pas trop comment, je me retrouve assis sur la selle, derrière cet inconnu qui finit par faire la conversation tout seul. À aucun moment il ne se présente, comme pour me préserver d'en faire de même, préférant me parler de ses différents voyages. C'est intéressant et je suis comme pendu à ses lèvres bien que je n'en montre rien.
Le trajet est bien moins long que si j'avais continué de marcher. Et il me le paraît encore moins avec tous ces récits qui m'ont été contés. Pour autant, il n'en reste pas moins qu'il fait presque nuit. Je ne pourrais pas entamer mes recherches aujourd'hui et il va falloir que je me trouve un endroit où dormir. Seul maintenant que le voyageur est allé trouver un endroit pour la nuit, je me dirige vers le dispensaire. Ce n'est pas un endroit pour dormir, mais, au pire, je m'en fou un peu. Pour le coup, je propose mon aide bénévolement pour quelques tâches qui pourraient aider les patients à se sentir un peu mieux. Je comprends ce qu'ils vivent et je préfère utiliser mon temps de manière utile.
Suite à l'aide apportée, une femme qui jouait le rôle d'infirmière et que j'ai beaucoup secondée me propose de m'inviter à manger. Peu effrayée par mes nombreuses restrictions alimentaires, elle insiste pour me remercier à sa façon, donc en m'offrant le gîte et le couvert pour ce soir. Sans doute a-t-elle eu cette idée en apprenant que je ne viens pas du secteur trois. À tous les coups elle l'avait déjà deviné en me voyant arriver, mais ce n'est pas un secret non plus.
[A suivre]
En parlant de temerario, il y a aussi mon colocataire. J'ai l'impression qu'il est constamment sur mon dos. J'ai beau savoir que c'est parce que je suis un Chivato et que ma santé ne me permet pas de rester pleinement seul, je ne supporte pas d'être traité comme un gosse et couvé comme un oisillon à peine sorti de l'œuf. Sérieusement, je n'ai pas quitté l'orphelinat pour qu'on me prenne encore pour un simple gamin ! J'ai rejoint le gang pour être libre, gagner ma vie, voire du monde et vivre plus longtemps. La Garuña est sans doute le meilleur moyen pour moi de rallonger mon espérance de vie étant donné qu'ils ont accès à des médicaments. Nous en produisons aussi. Et comme je n'aurais jamais assez d'argent pour aller régulièrement dans les hôpitaux des Plateaux, autant mettre toutes mes chances de mon côté en travaillant pour eux. Mais… j'étais vraiment obligé d'avoir une mère poule masculine pour veiller sur moi ?! Non mais sérieusement ! Ce matin encore il était là, à me demander ce que j'allais faire de ma journée. Genre il faut qu'il sache absolument où je compte aller pour savoir où me chercher si jamais je ne reviens pas de la nuit, que j'ai un pépin. Je n'aime pas faire des projets comme ça, même si je peux potentiellement essayer de comprendre ce qu'il veut me dire. Je veux être libre !
Du coup, ce matin, nous avons eu une violente dispute pendant laquelle j'en suis venu à hurler en espagnol ce que je pense de ce quotidien étouffant et de son caractère beaucoup trop strict. Des mots que je suis certain de regretter par la suite mais qui m'échappent sur le coup. J'ai juste envie de le frapper jusqu'à ce qu'il décide de me lâcher la grappe un moment. Par respect que j'ai pour mon aîné, je n'en fais rien. J'ai surtout besoin de me retrouver seul. De m'enfermer dans ma bulle un moment. Alors, quand je sens que tout ça va dégénérer plus que nous le voulons, je mets mes chaussures, un manteau gris qui ressemble à une veste avec une capuche noire, et sort dehors. J'ai quelques billets dans une des poches de mon jean. Ce dernier n'est pas troué mais n'est pas neuf non plus. Parfait pour ce que je veux faire quelque temps dans le froid de l'hiver. Je ne préviens personne, pas même mes quelques potes. Je ne veux voir personne. Je ne veux parler avec personne. J'ai besoin de solitude pour me calmer et me ressourcer.
Le froid ne m'atteint pas malgré que mon manteau soit ouvert : en plus de celui-ci et se mon tee-shirt blanc à col en v, j'ai mis un gilet clair. Je devrais mieux couvrir mon cou sans doute, mais je me sens si énervé que j'ai beaucoup trop chaud. Si je transpire sans laisser le froid passer, je vais grelotter et il en est hors de question. En marchant en direction des terrains vagues, je mets mes mains dans mes poches. J'en trouve à l'intérieur un vieux billet dont je ne me rappelle plus l'utilité, quelques cachets d'urgence dans un sachet plastique et, dans l'autre, un bonnet noir que je place sur ma tête histoire de couvrir un peu mes oreilles. Je sais que je vais avoir pas mal de trotte à faire avant de parvenir à cet endroit que je vise pour la chercher. Je commence d'ailleurs à me demander si je ne devrais pas louer un Chocobo pour m'aider à faire cette longue distance. Je déteste ces saloperies d'oiseaux ! Ils ont mauvais caractère et ils me supportent autant que je les aime. Autant dire que l'affinité que j'ai avec eux est plus proche du néant qu'autre chose.
Je décide finalement de ne pas le faire, tant pis pour le temps que je mettrai avant d'arriver à destination. C'est long. C'est chiant. Mais cela me permet de réfléchir. A mon passé, mon avenir, mes relations. Je rage énormément, il ne faut pas se le cacher. Je ne compte même plus le nombre de cailloux dans lequel je shoot violemment sans faire attention aux éventuels obstacles dans lesquels ils pourraient atterrir. J'en viens donc à faire râler de parfaits inconnus et des bestioles qui passaient dans le coin sans rien demander à personne. Je n'en ai cure. Peu importe leur souffrance juste à cause de pauvres cailloux. Ce n'est pas ça qui va les tuer quand même ! C'est ce que je pense sur le coup avant de les oublier, tout simplement. J'en ai tout simplement assez de faire attention à ce qui m'entoure de manière constante. Puis si je viens à m'attarder sur chaque détail que je croise, je n'arriverait jamais au secteur trois.
C'est déjà midi passé quand un homme m'interpelle alors que je balance encore rageusement ses cailloux qui traînent sur mon passage. Je ne l'entends pas tout de suite. C'est quand il me crie dessus que je lui réponds sur la même intonation. Il me sourit alors en prétendant que j'étais bien jeune pour être dur de la feuille, ce à quoi je lui réponds avec hargne :
- Si vous avez rien à m'dire, fichez-moi la paix !
Ce qu'il ne fait pas. Assit sur un Chocobo qui me donne l'impression de se moquer de moi, il se met à me faire de nouvelles leçons de morale que je n'écoute presque pas. Je suis persuadé que je vais l'agacer et qu'il va me poser quelques problèmes. Pourtant, il n'en est absolument rien. Au contraire, toujours armé d'une bonne humeur contrastant avec mon envie d'en découdre avec tout le monde, il me propose de monter avec lui pour me déposer quelque part. Au début, il a l'air de ne pas trop vouloir me forcer la main, jusqu'à ce que je lui apprenne ma destination à sa demande. Là, il est comme paniqué et tient à m'accompagner malgré mes multiples refus. J'ai même beau lui annoncer que je ne montrerais jamais sur son oiseau de malheur, il ne me laisse pas le choix. Je ne sais pas trop comment, je me retrouve assis sur la selle, derrière cet inconnu qui finit par faire la conversation tout seul. À aucun moment il ne se présente, comme pour me préserver d'en faire de même, préférant me parler de ses différents voyages. C'est intéressant et je suis comme pendu à ses lèvres bien que je n'en montre rien.
Le trajet est bien moins long que si j'avais continué de marcher. Et il me le paraît encore moins avec tous ces récits qui m'ont été contés. Pour autant, il n'en reste pas moins qu'il fait presque nuit. Je ne pourrais pas entamer mes recherches aujourd'hui et il va falloir que je me trouve un endroit où dormir. Seul maintenant que le voyageur est allé trouver un endroit pour la nuit, je me dirige vers le dispensaire. Ce n'est pas un endroit pour dormir, mais, au pire, je m'en fou un peu. Pour le coup, je propose mon aide bénévolement pour quelques tâches qui pourraient aider les patients à se sentir un peu mieux. Je comprends ce qu'ils vivent et je préfère utiliser mon temps de manière utile.
Suite à l'aide apportée, une femme qui jouait le rôle d'infirmière et que j'ai beaucoup secondée me propose de m'inviter à manger. Peu effrayée par mes nombreuses restrictions alimentaires, elle insiste pour me remercier à sa façon, donc en m'offrant le gîte et le couvert pour ce soir. Sans doute a-t-elle eu cette idée en apprenant que je ne viens pas du secteur trois. À tous les coups elle l'avait déjà deviné en me voyant arriver, mais ce n'est pas un secret non plus.
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(c) Angelo Romero
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